Le Règne de Dieu est tout proche. Convertissez-vous et croyez à l’Evangile. (Mc 1, 15)

Aussitôt après le baptême, l’Esprit chasse (ἐκβάλλει) Jésus au désert pour être tenté par Satan. Cette fois, l’épreuve est encore plus grande que le moment où Dieu « chasse » (ἐξαπέστειλεν – littéralement envoyer) Adam et Eve en dehors du jardin d’Eden (Gn 3,23). Le contenu de la tentation n’est pas indiqué dans la lecture d’aujourd’hui. Une chose est certaine : Jésus a vaincu toutes les forces de mal et de mort présentés par Satan. C’est ce qu’Adam et Eve n’ont pas réussi.

Il était avec les bêtes sauvages. Les bêtes sauvages sont dans la nature. Ils présentent plutôt toute sorte de violence dans la création. Le serpent dans la Genèse n’est-il pas maudit entre toutes les bêtes sauvages (Gn 3,14)? Et pourtant Jésus peut vivre en compagnie de ces bêtes. C’est le signe pour dire qu’en Jésus, le mal et la violence ont été vaincus. Ainsi l’annonce du prophète Isaïe est réalisée: Le veau et le lionceau seront nourris ensemble. Un petit garçon les conduira… Le nourrisson s’amusera sur le nid du cobra… Car le pays sera rempli de la connaissance de Seigneur (Is 11,1-9).

Ces signes de la fin de temps ont été confirmés d’ailleurs par Jésus lui-même. Les temps sont accomplis : le règne de Dieu est tout proche. Convertissez-vous et croyez à l’évangile. Le temps est accompli. Car le Règne de Dieu s’est désormais manifesté pleinement en Jésus. Ce Règne, qu’y a-t-il de nouveau au point que Jésus nous a demandé de nous convertir, de changer de mentalité pour l’accueillir?

Ce Règne de Dieu, ou le Règne du Sacré-Cœur, selon les mots de notre Père fondateur Léon Dehon (1843-1925), est le règne de la justice, de la charité, de la miséricorde, de la pitié pour les petits, pour les humbles et pour ceux qui souffrent. Je vous demande, dit-il à ses religieux, de vous dévouer à toutes ces œuvres, de les encourager, de les aider.

Point de violence. Car comment peut-on résoudre une violence par une autre violence ? L’annonce du règne de Dieu est ainsi une bonne nouvelle, surtout pour ceux qui souffrent des injustices, de l’indifférence, du manque d’amour… Car ce règne se manifeste par le service mutuel, par la justice et la miséricorde.

En ce temps de carême, nous pouvons nous demander si nous nous sommes bien préparés pour accueillir ce règne de Dieu, pour en faire un style de vie et pour l’annoncer et l’apporter à ceux qui n’ont point d’espérance dans la vie ? Notre plus grande tentation durant ce temps de Covid n’est-elle pas celle de vivre dans le désespoir ?  

P. Dominique Ai Long Vu scj

Catégories : HoméliesLiturgie