Ce qui intriguent les pharisiens et les scribes, venus de Jérusalem pour rencontrer Jésus, c’est d’abord que les disciples de Jésus mangent les pains avec des mains non lavées (chersiv aniptois) (7,2), puis qu’ils mangent le pain avec des mains « ordinaires » (chersiv koinais) (7,5), impures comme nous traduisons peut-être un peu rapidement ce terme.  

Mais d’abord le pain mangé.

En employant les expressions manger les pains et manger le pain, l’évangile de ce dimanche (Mc 7, 1-23) fait penser d’abord aux pains dont il a été question dans le chapitre précédent (Mc 6,38), alors que Jésus nourrissait la foule avec cinq pains.

Passant ensuite du pluriel au singulier, le pain évoqué, mangé avec des mains « ordinaires » fait penser à ce pain que Jésus n’a pas pu manger avec ses disciples à cause de la foule qui venait pour l’écouter (3,20), mais aussi à ce pain que Jésus donnera lors du dernier repas à ses apôtres (14, 22).

L’évangile de ce dimanche nous parle certes de commandement de Dieu et de tradition des hommes, mais il nous parle aussi du pain eucharistique, de Dieu qui se donne même à des mains « ordinaires ». Car Jésus est venu pour tous, pas seulement pour ceux qui suivent les traditions humaines de leur religion. 

Suivre ces traditions n’est pas nécessairement mauvais, c’est plutôt l’hypocrite que Jésus critique ici, celui donc qui accentue le détail et oublie l’essentiel, qui reste attaché à l’extérieur où il repère ce qui est pur et ce qui ne l’est pas sans parvenir à entrer à l’intérieur de l’homme, pour y découvrir le coeur, véritable source de l’impureté.

Prenons le pain avec nos mains – lavées ou non. 

Mais sachons que ce ne sont pas nos règlements concernant le lavage des mains qui rendent le pain impur, mais c’est l’accueil en notre notre coeur du commandement de Dieu qui est décisif en ces matières. 

Catégories : HoméliesLiturgie