Le Père Alain COTTEN est décédé accidentellement le 3 janvier. Au cours d'une promenade avec les élèves du petit séminaire de Mélong et deux autres professeurs, le Père, en bon Breton, ne résista pas à l'envie de se baigner dans un torrent qu'il connaissait. A peine dans l'eau il disparut subitement et fut emporté par le courant. sous les yeux de ses confrères et de ses élèves. Pendant plusieurs heures trois jeunes gens, excellents nageurs, essayèrent en vain de le retrouver. C'est seulement trois jours après que le corps fut aperçu presque intact au pied d'une chute de 80 mètres.
En la personne du P. Cotten. Ie petit séminaire de Mélong perd l'un de ses plus anciens professeurs. Arrivé au Cameroun en automne 1945, le Père se consacra à la formation des futurs prêtres camerounais. Pendant onze ans il enseigna les lettres. Poète à ses heures il savait agrémenter une classe ou une conversation. En plus de son travail au séminaire. il se dévoua pour l'école de la mission et, de 1945 à 1951; il employa ses vacances à évangéliser la brousse du pays Mbo. Sa grande bonté lui valut la confiance de ses élèves et l'affection de la population de Mélong et du pays Mbo.
On ne trouvera peut-être point d'aventures pittoresques dans la vie du P. COTTEN. Celle-ci se caractérise par son dévouement et son effacement. Mais tous ceux nui ont connu le Père. ses élèves surtout, regrettent sa disparition si soudaine. A l'annonce de sa mort, les Mbos, dont il ne s'occupait plus directement depuis six années, envoyèrent une délégation à Mélong. Trois femmes chrétiennes parcoururent 35 kilomètres pour apporter de l'argent destiné à des messes. Ce simple geste montre à l’évidence combien le Père Cotten fut apprécié partout où s’exerça son apostolat.

AVANT-PROPOS, EXERGUE - CAUSES INTRODUITES