Le 31 Mai, à Saint-Cirgues, le R.P.
Pierre BERTRAND s'est endormi dans la paix du Coeur de Jésus.
Cette formule s'est réalisée pour lui dans son sens
le plus plénier. C'est vraiment dans la paix et un grand
abandon au Sacré-Coeur que ce bon Père, l'aîné
de notre Province, a quitté ce monde. Après une longue
vie au service du Coeur de Jésus et des âmes, il a
réalisé une fois de plus la parole du Très
Bon Père: "On meurt bien dans le Coeur de Jésus."
Dans une de ses dernières lettres, il écrivait ces
belles pensée :
" Je demande que mon dernier acte en ce monde soit un acte
de pur et ardent amour, que je puisse aller continuer dans le ciel...
La mort ne me fait pas trembler, la miséricorde du Coeur
de Jésus n'est-elle pas infinie? Ce n'est pas en vain que
nous demandons à ce divin Coeur d'être le Réparateur
de tous les défauts de notre vie... Je ne veux plus vivre
que de confiance. Si Je recommençais ma vie, je ne vivrais
que d'abandon confiant.''
Sa mort nous attriste, mais elle est aussi pour nous une consolation
et un exemple.
Que son frère, le R.P. Georges BERTRAND, dont nous parta-geons
le deuil, veuille bien trouver ici encore l'expression de notre
fraternelle sympathie.
Cependant, 1état du Père Bertrand va s'aggravant
de jour en jour, Le 23, on lui administre solennellement le sacrement
de lEx-trême-onction I1 reçoit également
le Saint Viatique et l'indulgence plénière in articulo
mortis. Puis le Père Pierre profite de la pré-sence
de toute 1a communauté pour nous adresser un petit mot: il
nous conseille le saint abandon; puis renouvelle ses voeux de pau-vreté,
de chasteté, d'obéissance et d'abandon, Et, pour terminer,
il prie Dieu de recevoir son religieux qui sest livré
à Lui depuis soixante-cinq ans.
Le Père Maître le remercie de ses bonnes paroles, de
l'exemple que les novices ont toujours trouvé en lui par
son esprit de prière et son culte de la règle, et
lassure de l'appui des prières de tous.
Le lendemain; le P. Georges Bertrand et le P. Jacques arri-vaient
à St-Cirgues.
Le 31, en la fête de la Bse Vierge Marie Médiatrice
de toutes grâces, le Père Pierre rend son âme
à Dieu dans une paix et une sérénité
admirable, réalisant la parole du Très Bon Père
à ses derniers moments : «Pour Lui je vis, pour Lui
je meurs».
Poussés par la piété filiale, les novices se
succédèrent à loratoire où son
corps était exposé.
Le 3 juin, ce fut le jour de lenterrement. De nombreux pères
représentant les maisons de la province arrivent de bonne
heure. Après les cérémonies liturgiques, pleines
despérance, présidées par le père
Provincial, assisté du père Klein et du père
G. Jacquemin, et suivies par une foule de paroissiens, nous nous
rendons au cimetière, où repose déjà
le père Pergent et le frère Bizeul. Nous y avons encore
prié pour nos trois défunts..
A midi, le père Provincial adressant la parole au père
Georges et à la communauté, nous a entretenus du père
Pierre. Il nous a cité quelques-unes de ses dernières
pensées et nous donna en exemple la vie de ce vrai prêtre
du Sacré-Coeur, lun des tout premiers disciples du
père Dehon.
(Deux extraits de «IN UNUM»
N°1 juin 1946)
AVANT-PROPOS,
EXERGUE - CAUSES
INTRODUITES
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