Repères historiques

De 1990 à 2010, la fraternité était implantée sur deux villes distantes d’une douzaine de kms et constituées en grande partie de grands ensembles cosmopolites : Les ULIS et MASSY. Nous l’appelions : Fraternité Les ULIS-MASSY.

Après le décès de Moïse Hecquet, la communauté s’est regroupée à Massy. Elle était alors composée de deux religieux SCJ, Joseph Duquet et Etienne Chevalier ainsi que de Jean Claude Auguin prêtre ouvrier, diocésain, membre de la fraternité depuis sa fondation aux ULIS en 1975.

En 2011, Etienne Chevalier décédait victime d’un cancer consécutif sans doute aux mauvaises conditions de travail qu’il avait vécues. Bernard Massera rejoignait alors la fraternité de Massy tout en poursuivant sa présence dans le quartier de la Goutte d’Or à Paris.

En 2020, Antonio Tejado, appelé à l’aumônerie nationale de la JOC, rejoint la fraternité de Massy. Il partage dans la fraternité ce qu’il vit dans sa mission auprès des jeunes et des accompagnateurs JOC, et il se nourrit de la vie fraternelle avec Joseph, Jean Claude et Bernard. Il participe à la vie de la cité, par l’Amicale de Locataires de la Poterne, les engagements à l’ASTI des Ulis et le Cercle du Silence de Palaiseau ; il accompagne une équipe ACO sur Massy et il se rend disponible quand il est demandé pour servir la paroisse Saint Esprit-Saint Fiacre.

La communauté à Massy

Riche aujourd’hui d’une histoire de quelques quarante années de présence missionnaire en monde ouvrier et populaire, la fraternité est donc envoyée conjointement par la province et le diocèse d’Evry en Essonne pour y porter le témoignage de l’amour de Dieu et de l’Amour du Christ selon le charisme du Père DEHON.

Notre présence

Notre mission, nous la vivons d’abord comme une présence, une présence que nous cherchons à vivre dans la continuation de l’Incarnation du Christ. Par là, nous voulons témoigner que Dieu fait de tous, de nous, des frères, des fils de Dieu ; nous voulons témoigner qu’ils ne sont pas seuls, que nous ne sommes pas seuls, que le Christ envoie son Esprit dans le cœur des hommes qui les appelle à faire un monde nouveau.

Concrètement, nous vivons le plus possible la vie, les conditions, les engagements des hommes, des femmes, des familles de ce milieu, partageant leurs joies, leurs peines, leurs aspirations, leurs luttes…

Jean-Claude et Bernard, présents au monde du travail, aujourd’hui en retraite, poursuivent l’action avec et auprès des travailleurs, au sein de leurs organisations. Jean-Claude est avec les travailleurs sans-papiers pour la reconnaissance de leurs droits et la régularisation de leur situation. Bernard, outre son implication dans la vie associative, s’est particulièrement investit dans l’accompagnement et l’organisation des migrants qui tentent de survivre porte de la Chapelle et dans son quartier.

Présents aussi par l’habitat en cité populaire de banlieue où vivent des familles, des travailleurs, des chômeurs, des jeunes, très majoritairement issus de l’immigration, souvent sans emploi, victimes du regard et du rejet de la société… Lieux de bouillonnements de vie, de rencontres de multiples cultures et religions… Avec eux, nous participons à la vie associative pour l’amélioration du vivre ensemble, des conditions de vie et pour reconnaissance et la défense des droits fondamentaux de tous …

Présents aussi auprès des populations les plus démunies, les plus exclues… Avec les Roms venus principalement de Roumanie mais également avec les sans papiers surexploités dans les entreprises, avec les travailleurs aux statuts des plus précaires, avec les réfugiés que nos politiques laissent mourir aux portes et dans les rues de nos cités.

Par l’accompagnement de l’équipe nationale de la JOC, Antonio est au service de l’action du Christ au cœur du monde par la JOC, qui rejoint les jeunes de milieu ouvrier et des quartiers populaires. Être témoin de la tendresse du Père pour les jeunes dont la vie n’est pas toujours mise en valeur. La JOC aide ces jeunes à devenir militants ouvriers et chrétiens se savoir fiers de l’être.

Ces présences nous les vivons sans ostentation, au quotidien et dans la durée. Nous les vivons en Eglise diocésaine, particulièrement au sein de la mission ouvrière avec les prêtres ouvriers, les prêtres en GREPO (groupe de recherche en pastorale ouvrière), avec les religieuses(eux) dans une même démarche de proximité, dans l’accompagnement des mouvements en monde ouvrier : ACO (Action Catholique Ouvrière), JOC (Jeunesse ouvrière Chrétienne), ACE (Action Catholique des Enfants), en participant à l’action, à l’animation de différents services, groupes de partage de Vie et de Parole…

Par ces présences, dans un monde souvent bien difficile, marqué par la division, l’exclusion, la haine, le rejet, le mal sous de multiples aspects, nous voulons être des témoins.

Être les témoins

Témoins dans la vie quotidienne des personnes, de gestes, de manifestations d’amitié, d’amour, de solidarité, d’engagement, de dignité… que nous apprenons à regarder et à relire comme autant de signes de la présence et de l’action de l’Esprit dans leur vie…

Témoins des efforts et des luttes de beaucoup pour changer, transformer, rendre meilleur, plus juste, plus fraternel, le monde dans lequel nous vivons,

Témoins d’engagements très divers, politiques, syndicaux, associatifs, personnels ou collectifs, engagements forts ou limités, sans exclure les rivalités et les oppositions…

La communauté en 2019
De gauche à droite : P. Joseph Duquet, P. Bernard Massera et P. Jean Claude Auguin
Photo : Antoine DO

Témoins et engagés nous-mêmes avec d’autres au cœur de cette vie, par l’accueil, la rencontre, le partage, l’accompagnement, le soutien…nous participons à la venue d’un monde nouveau et nous faisons apparaître l’évangile, la Bonne Nouvelle

« Ils vivaient dans l’ombre.
Ils sont venus à la lumière »

« Ils vivaient cachés. Ils sont sortis au grand jour »

« Ils avaient peur. Ils sont entrés dans la lutte »

« Ils courbaient le dos. Ils ont relevé la tête »

« Ils étaient esclaves. Ils sont devenus des hommes libres »

« Ils n’osaient pas parler. Ils ont pris la parole »

« Ils étaient comme morts. Ils sont devenus des vivants »

Témoins et acteurs nous accueillons tout cela à la lumière de l’évangile. Nous le prions et le célébrons.

Nous le célébrons en rendant grâce d’une Bonne Nouvelle accueillie :

Dans les cités de Massy et de la Goutte d’Or, nombreux sont ceux qui nous reconnaissent et disent être heureux de notre présence.

Pour eux, notre communauté est notre famille : nous sommes reconnus comme des frères. Ils nous demandent des nouvelles des uns et des autres : la fraternité que nous vivons devient signe et participe à la fraternité qu’ils construisent aussi.

Ils disent la place que nous avons avec eux, auprès d’eux, pour eux, dans l’engagement, dans l’action, dans la durée, dans nos prises de position, dans les choix d’un monde à construire.

Nous sommes heureux d’être avec eux, de soutenir, de permettre la rencontre, d’établir des liens, d’accueillir leur démarche, de « voir et de s’émerveiller de leur foi » comme Jésus dans l’évangile.

Ces vies, ces partages, ces engagements nourrissent notre prière. Ils sont le pain et le vin de nos eucharisties. Ils sont le Verbe fait chair, aujourd’hui !

«Loin de nous rendre étrangers aux hommes, notre profession des conseils évangéliques [à la suite du père Dehon], nous rend davantage solidaires de leur vie. Dans notre manière d’être et d’agir, par [notre] participation à la construction de la cité terrestre et à l’édification du Corps du Christ nous [tentons] de signifier efficacement que c’est le Royaume de Dieu et sa justice qui doivent être recherchés avant tout et à travers tout »

Cst 38
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