Le 23 mars 2018 est un jour important pour David Neuhold, docteur en histoire, et pour la Congrégation des Prêtres du Sacré-Cœur de Jésus (dehoniens) : David Neuhold a en effet présenté à l’Université de Fribourg en Suisse son travail pour obtenir l’habilitation universitaire qui a comme sujet: « L’Eglise, l’argent et la Nation. Des vues historico-critiques du Père Léon Jean Dehon (1843-1925), fondateur d’une congrégation moderne ».
Avec ce projet, les dehoniens abordent des champs nouveaux d’investigation. Pour la première fois dans son histoire de la Congrégation est financé un travail historique sur le fondateur, fait par un non dehonien, selon les normes et standards académiques de l’historiographie actuelle. Un tel travail exige une évaluation annuelle de l’évolution du projet par les professeurs Franziska Metzger (Lucerne) et Mariano Delgado (Fribourg). Le Conseil Général avait demandé au Centre d’Etudes Dehoniennes de Rome d’accompagner le travail de David Neuhold. On avait vite remarqué que David Neuhold était la personne idéale pour ce travail. Il a une capacité impressionnante de se servir des sources, tant des publications dehoniennes, que de la correspondance et des travaux non publiés. A cela j’ajoute qu’il peut aborder une variété de thèmes et mettre en lumière l’apport du Père Dehon même dans des contextes conflictuels. Il ouvre ainsi de nouvelles perspectives.
L’évaluation des examinateurs va aussi dans ce sens. « Au-delà d’une large collection de sources premières, la travail consiste en une approche qui combine des perspectives historiographiques culturelles, institutionnelles et dévotionnelles. » Avant tout, elle souligne que le travail de David Neuhold « contribue significativement à l’étude de l’histoire, de la dévotion et de la théologie entre 1800 et 1900 ; à la compréhension des idées de la crise moderniste et des relations compliquées entre la nation et la religion aux temps de l’affaire Dreyfus, des travaux de la Congrégation de la Doctrine de la Foi, du développement de la doctrine sociale de l’Eglise catholique et de la spiritualité d’une congrégation religieuse moderne d’avant la Première guerre mondiale (1914-1918). » Dans son étude, Neuhold garde toujours une distance critique par rapport à Dehon qu’il décrit comme « une personnalité fascinante, ambivalente et puissante ».
Informations reprises de la présentation du P. Stephan Tertünte, scj.
« Ce travail a jeté quatre regards historico-critiques sur Dehon, une personnalité fascinante, ambivalente et influente de son temps qui grâce à son Institut s’est inscrite de façon permanente dans l’histoire au moins de sa communauté et de son Église. A l’aide de quatre perspectives thématiques ont été reprises des questions actuelles qui traitent (1) de l’expansion géographique de la jeune congrégation et des difficultés qu’elle a rencontrées ; (2) de la dynamique de la structure intérieure et des normes respectives d’une institution qui s’est vue elle-même confrontée à des initiatives et des idées nouvelles ; (3) des fondements matériels et économiques de l’histoire de l’Église comme facteurs décisifs et inséparables ; et enfin (4) par une approche iconographique des symboles et de l’effort pour les placer au milieu de l’espace public. Grâce à ces quatre approches la personnalité et la vie de Léon Gustave Dehon ont été un peu éclairées. Elles explicitent les portraits arrangés à la Andy Warhol de la page de couverture du livre. C’était là l’objectif que l’on s’est fixé pour ce travail. Que soit maintenant ouverte à nouveau la porte pour continuer le travail sur la biographie de Dehon et de son temps. »
Le dernier paragraphe du livre, p. 417