Du Dimanche 4 au Samedi 10 mai passé, le diocèse de Soissons, Laon et Saint-Quentin a organisé une semaine de pèlerinage et de prière intense pour les vocations. Reliant Hirson à Saint-Quentin, cette Marche des Vocations a rassemblé des participants venus de divers horizons (Belgique, Mozambique, France, Espagne, Amérique, Angola, Madagascar…) dans un esprit missionnaire, fraternel et communautaire, marqué par la ferveur et la joie de Pâques.

Ce pèlerinage s’inscrivait dans un cadre exceptionnel : le centenaire de la mort du Vénérable Père Léon Dehon (1843–1925), fondateur des Prêtres du Sacré-Cœur de Jésus, et l’Année Sainte 2025 proclamée par le pape François sur le thème « Pèlerins d’espérance ». L’itinéraire, ponctué d’étapes quotidiennes d’environ 20 km, invitait à marcher sur les traces du Père Dehon, natif de La Capelle (Aisne), figure majeure de la spiritualité du Sacré-Cœur de Jésus et infatigable défenseur des plus pauvres.

Chaque journée commençait par la prière des Laudes à 9h, suivie d’une conférence spirituelle. La marche elle-même, souvent silencieuse, favorisait la méditation personnelle et l’intériorité accompagnées par la brise légère du vent et son odeur parfumée de la Région. Le murmure du cœur parle au cœur de la Mère de Jésus en égrenant les chapelets, des chants de louanges etc. À 18h, les pèlerins se retrouvaient pour une Messe-veillée avec Adoration Eucharistique, animée de chants et de partages, généralement suivie d’un repas fraternel avec les communautés locales. Des moments de détente et d’étirement étaient également proposés, renforçant l’esprit de groupe et de solidarité.

La spiritualité du Père Dehon, centrée sur l’oblation réparatrice, l’engagement social et l’apostolat éducatif, a inspiré les thèmes de chaque journée. À travers ses actions à Saint-Quentin et la fondation de sa congrégation en 1878, il s’est fait le porte-voix des ouvriers, des familles en détresse et des jeunes sans avenir. Son engagement rejoignait profondément l’enseignement social de l’Église, notamment l’encyclique Rerum Novarum de Léon XIII (1891), à laquelle il adhéra pleinement, voyant dans ce texte une orientation claire pour l’action chrétienne dans un monde bouleversé par la révolution industrielle.

Cette vision prend aujourd’hui une résonance particulière avec l’élection récente du pape Léon XIV, qui a choisi de mettre en avant la spiritualité du Sacré-Cœur de Jésus dans son pontificat. Le nouveau pontife s’est engagé à prolonger l’héritage de Léon XIII, en actualisant la doctrine sociale de l’Église dans son ampleur et selon le besoin de la société d’aujourd’hui.

Tout au long du chemin, les paroisses traversées ont accueilli les marcheurs avec chaleur et simplicité. Les familles hôtes ont partagé leur quotidien avec générosité, offrant un témoignage vivant de la fraternité chrétienne. Malgré la fatigue, l’atmosphère a toujours été marquée par la joie, la prière et l’écoute mutuelle. Tous espèrent une amélioration et cohésion pour continuer ce que le P. Dehon a fait

Plus qu’un simple itinéraire, cette semaine fut vécue comme une mission commune pour penser l’avenir de l’Église. Une attention particulière fut portée à la prière pour les vocations religieuses, dans un contexte marqué par la diminution des prêtres, des religieuses et des laïcs consacrés. Les pèlerins ont également porté dans la prière le conclave, le nouveau pape, les intentions du diocèse et celles de la Congrégation des Prêtres du Sacré-Cœur de Jésus.

La marche s’est conclue solennellement le 10 mai à la basilique de Saint-Quentin, par la conférence donnée par le Révérend Père Joseph Famerée, Provincial des Prêtres du Sacré-Cœur de Jésus (Province Europe Francophone), suivie d’une Messe d’action de grâce rassemblant pèlerins et fidèles. Et avant de se dire au revoir, nous avons partagé le pain. Ce fut un moment de communion et d’espérance renouvelée, un appel à poursuivre le chemin de foi, chacun selon sa vocation, dans un monde en quête de sens. A visiter aussi http://soissons.catholique.fr/

Un immense merci aux organisateurs tout particulièrement à Son Excellence Mgr Renauld de Dinechin, Evêque de Soissons, et à tous ceux qui ont contribué à faire de cette marche une expérience spirituelle et humaine inoubliable, enracinée dans l’héritage du Père Dehon, et tournée résolument vers l’avenir.

Fr. Joseph Randrianaimanga