Le disciple que Jésus aimait
Parfois en exégèse, on lit du nouveau. Cela m’est arrivé ce matin, en la fête de saint Jacques, où j’ai lu un texte sur son frère saint Jean, que je pensais être le « disciple bien aimé » de l’Evangile de saint Jean.
Mais voilà que dans le livre de Gilles Le Cardinal j’apprends de Sœur Nicole Reille, cette ancienne experte-comptable et économe générale des Chanoinesses de Saint-Augustin, que Jean, frère de Jacques et fils de Zébédée, est un autre que le disciple bien-aimé. Car le disciple bien aimé est, selon l’Évangile de saint Jean, ensemble avec les deux fils de Zebedée, au bord du lac: il ne peut pas être Jean, le frère de Jacques.
Alors qui est-il?
L’Evangile de saint Jean présente le disciple bien aimé comme un jeune homme, riche et notable, ayant accès au palais du grand prêtre. Il connaît sans doute aussi Nicodème qui avait rencontré Jésus la nuit. Ce jeune homme riche, disciple que Jésus aimait, est présent là, à la dernière cène, à la droite de Jésus, en fait à la place d’honneur, sans doute pour signaler que c’est lui le propriétaire de cette belle maison où il a accueilli Jésus et ses apôtres pour ce dernier repas festif.
Le disciple que Jésus aimait nous rappelle vaguement le jeune homme qui, triste, avait quitté Jésus qui l’aimait et qui lui avait proposé de tout vendre pour le suivre.
Et si c’était lui le disciple que Jésus aimait?
Il ne serait plus triste, mais heureux de pouvoir mettre à la disposition du « bon Maître » et de ses apôtres sa belle maison et de pouvoir partager avec eux, comme hôte, le dernier repas, avant de suivre Jésus pour ce qui allait se passer et de nous le mettre par écrit.
Il est ainsi le seul à rapporter dans son évangile que Jésus lui a confié sa mère; le seul à nous parler du coup de lance; le seul à parler de la course le matin de Pâques où lui, jeune, a couru plus vite que Simon-Pierre ; le seul à rapporter l’apparition du Christ ressuscité avec ses plaies dont une à son côté.
Ce disciple bien aimé qui nous a laissé le bel Évangile que nous connaissons s’appelait peut-être Jean, lui aussi. Comme de Marie, il parle de lui-même qu’au début et vers la fin de son texte.
Belle hypothèse de relecture de la part de Sœur Nicole, en parfait accord, littéraire et spirituel, avec tous les textes des Évangiles.
A lire et à méditer…
P. Jean-Jacques Flammang scj