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Prier avec les paraboles

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P. Léon Dehon, Fondateur des Prêtres du Sacré-Coeur P. Léon Dehon, Fondateur des Prêtres du Sacré-Coeur

Les ouvriers de la Vigne

 

 

 

« Allez vous aussi à la vigne, je vous donnerai un salaire équitable » (Mt 20, 4)

 

  Pourquoi Dieu nous demande-t-il de travailler dans sa vigne ? Serait-il un de ces nombreux patrons de notre monde qui cherchent à s’enrichir en faisant travailler les autres ? Et cet appel au travail, pourquoi le renouvelle-t-il à plusieurs heures du jour, et en payant de la même façon celui qui a travaillé toute la journée et celui qui n’a travaillé qu’une heure ?

« À l’évidence, la parabole n’a pas l’intention de traiter des relations de travail et des conditions de justice qui doivent les réguler » (B. Maggioni). Elle nous parle du « Royaume des cieux » comme nous le précise saint Mathieu, et de la justice de Dieu qui accorde le salut à tous ceux et celles qui adhèrent à Lui.

Dieu appelle à travailler dans sa vigne pour nous faire participer à sa vie, pour se donner lui-même. Et il le fait gratuitement.

Chaque fois qu’il le peut, y compris pour celui qui n’a travaillé qu’une heure seulement, gratuitement il accorde de participer à la totalité de son amour. Travailler à la vigne est un privilège, il demande à être accueilli le plus tôt possible. Sommes-nous capables de le comprendre ? C’est sur ce point que se mesure la vie chrétienne. Qu’il ne nous arrive pas d’être jaloux d’un Dieu qui est aussi bon !

 

    Seigneur, tu es un Dieu qui nous déconcerte et qui nous attire… Ta recherche d’embauche, depuis l’aube jusqu’au coucher du soleil, elle nous surprend. Le travail que tu proposes est tellement urgent, au point d’exiger un engagement immédiat et de la part de tous, même de celui qui arrive à la dernière heure. Nous surprend ta façon de payer : tu commences par les derniers, qui reçoivent autant que les premiers, parce que tu veux que tous découvrent ta justice : c’est ton Cœur miséricordieux qui est la mesure du salaire.

   Nous, nous pensons être parmi les ouvriers de la première heure ; mais tu nous mets parmi les derniers, les pauvres, ceux qui sont loin, car c’est ainsi qu’apparaît bien que le critère du royaume, c’est la gratuité. Seul qui est le dernier comprend que le salaire lui est donné en complète gratuité.

  Donne-nous de comprendre que tu agis selon une plus grande justice, celle du Royaume des cieux, pour que tous puissent réaliser le droit personnel à la vie, à la dignité, au salut.

 

   Fais silence pendant quelques instants, pour réfléchir : il y a une place pour tous, et tous ont une place importante dans la vigne de Dieu…Puis poursuis la prière :

 

   Vraiment, Seigneur, tu es gratuit et bon. Tu embauches tout le monde, et tu ne licencies personne. Et même tu vas secouer celui qui est sur la place, restant à ne rien faire. Pouvoir travailler pour le Royaume, c’est un grand don. Apprends-nous à ne pas être jaloux mais à nous réjouir parce que ce qui est bien pour les autres l’est aussi pour nous. Amen

 

L’ÉCOUTE de la PAROLE de DIEU :

 

« Il me plaît de donner à ce dernier venu autant qu’à toi ! » (Mt 20, 14)

 

  Le cœur de la parabole est la remise du salaire, en fin de journée : les ouvriers sont tous payés sur la base d’un denier, à commencer par ceux qui ont été embauchés les derniers, pour passer ensuite à ceux qui ont supporté le poids de toute la journée.  Ceux-ci envient leurs compagnons, et ils accusent le patron d’être injuste.

   Mais le seul, l’unique « salaire » qui peut être donné, c’est la communion avec Dieu. Par conséquent le salaire de la fatigue, c’est Dieu lui-même. C’est ainsi qu’il comble le cœur et l’âme de celui qui croit en lui et qui avec lui travailler pour son Règne.

    En mettant en valeur les derniers, il ne rabaisse pas les premiers. Mais à tous il donne de comprendre l’inconcevable nouveauté d’un Dieu qui fait communier à sa vie aussi celui qui lui ouvre son cœur au dernier moment. C’est de cette façon de faire que Dieu agit aussi avec moi. La gratuité, voilà son mystère. La vraie récompense, c’est de pouvoir travailler immédiatement à sa vigne.

 

De l’Évangile selon saint Mathieu, chapitre 20, versets 1 à 16 :

 

   Il en va du Royaume des Cieux comme d’un propriétaire qui sortit au point du jour afin d’embaucher des ouvriers pour sa vigne. Il convint avec les ouvriers d’un denier pour la journée et les envoya à sa vigne. Sorti vers la troisième heure, il en vit d’autres qui se tenaient, désœuvrés, sur la place, et à ceux-là il dit : ‘Allez, vous aussi, à la vigne, et je vous donnerai un salaire équitable’. Et ils y allèrent.

Sorti de nouveau vers la sixième heure, puis vers la neuvième heure, il fit de même.

Vers la onzième heure, il sortit encore, en trouva d’autres qui se tenaient là et leur dit : ‘Pourquoi restez-vous ici tout le jour sans travailler ?’ – ‘C’est que, lui disent-ils, personne ne nous a embauchés’. Il leur dit : ‘Allez, vous aussi, à la vigne’.

Le soir venu, le maître de la vigne dit à son intendant : ‘Appelle les ouvriers et remets à chacun son salaire, en remontant des derniers aux premiers’.

Ceux de la onzième heure vinrent donc et touchèrent un denier chacun. Les premiers, venant à leur tour, pensèrent qu’ils allaient toucher davantage ; mais c’est un denier chacun qu’ils touchèrent, eux aussi. Tout en le recevant, ils murmuraient contre le propriétaire : ‘Ces derniers venus n’ont fait qu’une heure, et tu les as traités comme nous, qui avons porté le fardeau de la journée, avec sa chaleur’.

Alors il répliqua en disant à l’un d’eux : ‘ Mon ami, je ne te lèse en rien : n’est-ce pas d’un denier que nous sommes convenus ? Prends ce qui te revient et va-t’en. Il me plaît de donner à ce dernier autant qu’à toi : n’ai-je pas le droit de disposer de mes biens comme il me plaît ?

Ou faut-il que tu sois jaloux parce que je suis bon ?’

Voilà comment les derniers seront les premiers, et les premiers seront les derniers.

 

Dans le silence de la prière, de l’adoration, laisse la Parole pénétrer en toi…

* « Que l’on nous regarde comme des serviteurs du Christ et des intendants des mystères de Dieu. Or ce qu’en fin de compte on demande à des intendants, c’est que chacun soit trouvé fidèle… Qui donc en effet te distingue ? Qu’as-tu que tu n’aies reçu ? Et si tu l’as reçu, pourquoi te glorifier comme si tu ne l’avais pas reçu ? » (1 Co 4, 1-2 et 7).

 

  Relis la Parole de Dieu. Rapporte-la à ta vie. Efforce-toi de t’identifier avec les ouvriers de la dernière heure, qui reçoivent beaucoup plus qu’ils ne l’ont mérité.

Puis fais les cinq moments de prière à partir de cinq paroles de la Bible. Après chacune de ces paroles médite pendant un temps de silence, ou prie une dizaine de ton chapelet.

 

1. « Il en va du Royaume des Cieux comme d’un propriétaire qui sortit au point du jour afin d’embaucher des ouvriers pour sa vigne ». Penses-tu bien que l’appel de Dieu est toujours adressé en vue d’un service, d’une mission ? Mènes-tu ta vie en conséquence ? Ta vie est-elle disponible pour les adaptations concrètes qui sont nécessaires pour incarner ta vocation ? Pour toi, Dieu est-il le fondement solide sur lequel construire ta vie, présente et à venir ?

 

2. « Il sortit vers les neuf heures du matin, puis au milieu du jour, et à trois et à cinq heures : Vous aussi, allez à ma vigne ». Combien merveilleux est ce Dieu, qui cherche des ouvriers à toute heure du jour ! En as-tu conscience ? C’est un bon propriétaire : à toi aussi, fainéant, il offre la possibilité d’être embauché à la dernière heure. Te laisses-tu trouver, et embaucher ? Peut-être ce reproche est-il adressé à toi : Pourquoi restes-tu ici tout le jour sans travailler ? Rester oisif est la négation de la vie, du salut…  

 

3. « Le soir venu il leur donna leur salaire, en remontant des derniers aux premiers : un denier à chacun ». Mais qu’est-ce donc que ce patron ? Quelle logique suit-il dans son administration ? Parfois nous disons, nous entendons dire : Dieu n’est pas juste. Mais qu’est-ce que la justice de Dieu ? Il ne va pas contre la justice : il va au-delà ! Pour toi, que signifie le denier convenu ? L’amour dont tu as besoin pour vivre ? Le sens plein de la vie ? La communion avec Dieu lui-même ?

 

4. « Les ouvriers de la première heure se mirent à murmurer : tu as traité ces derniers venus comme nous… Pourquoi Dieu traite-t-il les derniers comme les premiers ? Peut-être es-tu en colère, ou rouge de jalousie, en voyant une pareille gratuité et générosité ? Comprends-tu que pour Dieu il n’y a ni premiers ni derniers, mais seulement des fils à aimer et à sauver ? Et si il y a une préférence, elle est pour les plus pauvres (et peut-être en sommes-nous, nous aussi…?)

 

5. « N’ai-je pas le droit de disposer de mes biens comme il me plaît ? Voilà comment les derniers seront les premiers, et les premiers seront les derniers ». Comment interprètes-tu la bonté de Dieu, surtout à l’égard des derniers ? Sais-tu reconnaître cette façon de faire de Dieu, car elle est unique. Cherches-tu à l’imiter ? Prends-tu part toi aussi à sa tendresse pour les plus nécessiteux ? La société aujourd’hui abonde en personnes qui sont en manque, dans leur corps et dans leur cœur ? Vis-tu intensément ta vocation, pries-tu pour qu’il y ait de nouveaux ouvriers pour le travail de la vigne ?

 

 

Pour POURSUIVRE LA RÉFLEXION…

 

  Cette parabole nous fait comprendre la magnanimité de Dieu dans la récompense pour la fatigue humaine. La comprendre, c’est se réjouir avec Celui qui « élève les humbles, qui comble de biens les affamés, et renvoie les riches les mains vides », comme le chante Marie dans son Magnificat (Lc 1, 46-55).

Voilà la merveille : la miséricorde de Dieu donne aux derniers le « salaire » nécessaire pour vivre. Pour les ouvriers de la première heure la paie est juste. Mais elle est juste aussi, selon la justice excessive de Dieu, quand il donne aux derniers comme aux premiers. Dieu « paie » avec gratuité, et surabondamment.

Mais alors, quel avantage y a-t-il à travailler depuis l’aube ? Celui d’être, de rester avec le Seigneur le plus tôt possible. Lui, il m’a aimé jusqu’à la démesure ; et moi, dès que je le peux, je travaille dans sa vigne : pour que tous expérimentent son amour.

Tenons bien deux questions, qui toutes deux résument la parabole : « Pourquoi restez-vous ici tout le jour sans travailler ? », et « Faut-il que tu sois jaloux parce que je suis bon ? ».

 

 

INTERCESSION : « Pourquoi restez-vous ici tout le jour sans travailler » (Mt 20, 6)

 

Le salut de Dieu ne tombe pas automatiquement du ciel : il implique le travail humain. Aussi ta participation est-elle précieuse, irremplaçable.

Prie pour que chaque personne ait conscience du privilège qu’il reçoit de Dieu quand il est appelé à travailler dans sa vigne.

 

. Que l’Église, ta vigne, soit la communauté de l’accueil, de l’amour : Seigneur, donne-nous de collaborer à ton Royaume !

. Nous te prions pour les prêtres, pour les personnes consacrées : qu’ils annoncent que chaque vie est don de Dieu pour tous : Seigneur, donne-nous de collaborer à ton Royaume !

. Pour les jeunes : Qu’en eux ton projet de salut soit visible et effectif ! Seigneur, donne-nous de collaborer à ton Royaume !

. Pour que dans leurs familles les époux fassent l’expérience de la Providence de Dieu : Seigneur, donne-nous de collaborer à ton Royaume !

. Que les dirigeants de la vie politique sachent promouvoir le droit de chacun à un travail digne et justement rétribué : Seigneur, donne-nous de collaborer à ton Royaume !

. Pour ceux et celles qui sont dans l’épreuve : qu’ils découvrent ta miséricorde et notre solidarité : Seigneur, donne-nous de collaborer à ton royaume !

   (Poursuis l’intercession par d’autres intentions…)

 

Quand tu nous appelles à travailler à ta vigne, Seigneur, tu veux que nous collaborions avec toi à construire le monde et l’Église. Ton appel lancé à chaque heure du jour est une invitation douce et forte : elle n’ôte rien à notre liberté, mais elle nous laisse la joie et la responsabilité de la réponse.

Nous te confions la réponse du Pape, des évêques, des prêtres, de chaque personne consacrée. Soutiens-les dans leur ministère, comble-les de la charité qui enflamme le cœur des apôtres.

Nous te confions la réponse de nos familles : qu’elles sachent susciter et accompagner chez les jeunes le choix courageux d’une vie donnée à Dieu et au prochain !

Nous te confions tous les chrétiens : que par leur vie ils rendent témoignage au mystère qu’ils célèbrent dans la foi, qu’ils sachent communiquer ton amour autour d’eux !

Nous te confions les hommes et les femmes de bonne volonté : qu’ils œuvrent avec générosité et constance pour le bien commun !

En tous fais progresser la générosité : que chacun, au poste que tu lui as confié, se donne avec amour, jusqu’à la fin. Amen (selon Paul VI).

 

 

·      Termine par le Notre Père.

·      Pendant ce mois, chaque jour relis une des paroles de la Bible présentées dans ces pages, garde-la dans ton cœur.

 

 

P. André Perroux scj

Sint Unum         Heure de prière pour les vocations.

Sacerdoti del s. Cuore 

Via Andolfato 1

          20126  MILANO

 

        

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