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Pascal et Baudelaire

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Pascal et Baudelaire

Jean Dubray
Pascal et Baudelaire


Paris, Classiques Garnier, 2011, 494 pages.
ISBN 978-2-8124-0267-8

 

 

Au regard de nombreux commentateurs, des liens subtils paraissent unir, au-delà des divergences éclatantes, les deux univers littéraires de Pascal et de Baudelaire. Ils présentent, en effet, des affinités réelles, puisées dans un fonds commun de tradition janséniste, et développent des thèmes similaires centrés sur la misère et la grandeur de l’homme, l’importance de la chute originelle, les échecs qui en découlent dans la quête du bonheur, de la justice et de la vérité, les limites de la raison et la désespérance d’une condition humaine que l’absence de Dieu prive de sens. Ce livre introduit à une troublante confrontation entre deux écrivains emblématiques que les styles, les préoccupations et les époques rendent à la fois si éloignés et si proches l’un de l’autre.

Le livre s’ouvre par une Préface de Dominique Millet-Gérard et une autre de Philippe Sellier. Les deux font l’éloge de ce travail sur Pascal et Baudelaire qui n’est pas une étude de « réception » de leurs œuvres, mais bien une réflexion articulée autour de grands concepts métaphysiques et moraux traités par eux.

Le lecteur pourrait se demander ce que ces deux grands de la littérature française ont en commun, et dans un Préambule Jean Dubray visite les différents domaines du beau, de la volupté, de l’imagination et du corps pour montrer justement les divergences éclatantes entre les deux auteurs qu’il se propose de mettre en relation. Pourtant, à la suite des oppositions manifestes, sont signalées aussi des convergences possibles. Ce qui prépare le terrain pour une première partie du travail sur les convergences réelles entre l’apologiste et le poète, articulées autour des thèmes du péché originel, de la corruption universelle, de la concupiscence et des péchés en général.

L’exposition de ces convergences dessine les visions anthropologiques, voire dogmatiques des deux auteurs et permet de comprendre pourquoi les rêves irrépressibles de bonheur, de justice et de vérité se transforment chez les deux en échecs. C’est l’objet de la deuxième partie qui développe largement ce qui peut se dire de l’homme incapable de bonheur, de justice et de vérité pour montrer l’impasse à laquelle mène le triple échec.

Une troisième partie présente l’ennui, le spleen, l’effroi, l’horreur, le désespoir consécutif à la privation de la grâce. Ces figures affectives montrent clairement chez les deux auteurs étudiés l’impuissance de l’homme tant sur le plan intellectuel que moral. Nulle sortie ne semble possible à moins que l’on recoure au fameux pari que Pascal pose comme seul schéma rationnel permettant d’échapper à la défaite de la raison. Baudelaire quant à lui n’a pas non plus abandonné le problème religieux, son œuvre entière pouvant se définir comme « l’attente fervente et le désir éperdu d’une rédemption ».

La quatrième partie se propose alors d’examiner les voies de la rédemption : la voie éthique qui met en scène d’un côté l’honnête homme, de l’autre le dandy, et la voie religieuse qui revisite la religion, le Dieu de Jésus-Christ, la grâce et la prière.

Au lecteur de juger si cette instructive mise en relation de Pascal et de Baudelaire pourra permettre de confirmer que si le premier est l’homme de la Foi, le second est bien l’homme de l’Espérance.

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