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La semence et le terrain

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Sint Unum n. 278                                                                              Prière les paraboles

LA SEMENCE et le TERRAIN : quand la semence portera-t-elle du fruit ?

« Le semeur, c’est la Parole qu’il sème » (Mc 4, 14)

 

La parabole du semeur raconte l’aventure de la Parole en nous. Les quatre sortes de terrain – la route, les cailloux, les ronces, la bonne terre – plus que quatre types de personnes humaines, indiquent les degrés d’écoute qui cohabitent en nous.

Si lorsque nous écoutons la Parole, nous l’entendons mais sans la comprendre, c’est que nos pensées nous rendent comme impénétrables à une écoute vraie. Pour une part nous l’entendons, nous la recevons avec joie ; mais d’autres réalités empêchent qu’elle prenne racine et grandisse. Nous pouvons bien même la laisser prendre racine et grandir, mais par la suite elle est comme étouffée par des préoccupations, des peurs qui endurcissent le cœur, des égoïsmes qui suffoquent la Parole… Mais pour une part aussi nous sommes de la terre belle et bonne, terre féconde qui produit du fruit.

Comment devenir toujours davantage de la bonne terre ? Comment cette terre belle peut occuper davantage de place en nous, si non en ôtant les cailloux et les ronces ?

Nous voilà donc invités à regarder en face la réalité que nous sommes, mais aussi à demander de collaborer à l’accueil du bon grain. Confions-nous pour cela à la force de l’Esprit de Jésus.

Nous te rendons grâce, Seigneur Jésus, infatigable Semeur du Père ! Tu nous connais depuis l’éternité, tu nous as créés par amour et pour aimer, et tu nous conduis vers le bien.

Merci, car tu sèmes en nous ta Parole et tu nous fais pressentir la beauté de la collaboration à l’édification de ton Royaume d’amour.

Merci, car tu nous rassembles en communauté autour de Toi, toujours présent, et tu nous appelles à accueillir le don de ta sainteté, à vivre au quotidien la « haute mesure de la vie chrétienne ».

Merci, car tu soutiens les amitiés et les relations fraternelles qui nous lient entre nous, en nous donnant de communier et de participer au mystérieux échange qui t’unit au Père dans l’Esprit saint.

Nous te remercions car tu nous as faits homme et femme, pour nous enrichir réciproquement, pour nous respecter et nous aimer, capables de faire de notre vie un authentique don d’amour, quelle que soit la vocation que tu nous confies.

En silence, laisse-toi pénétrer par le regard de Jésus, offre-lui la louange de ton cœur.

Puis poursuis la prière :

Nous te disons merci, Seigneur : à chacun de nous tu demandes de construire avec toi le projet de sa vie, de répondre à l’appel que tu lui proposes pour collaborer à un avenir d’espérance et de paix pour le monde. Amen.

L’ÉCOUTE de la PAROLE

Comptes-tu parmi « ceux qui écoutent la Parole, qui l’accueillent et portent du fruit » ? (Mc 4, 20)

Le Royaume de Dieu est une semence qui est semée dans la terre de notre vie, don gratuit, abondant, offert à tous : afin que chaque personne puisse trouver la source du salut.

Cependant la diversité de l’accueil de cette semence révèle la diversité des situations de chacun, nos limites mais aussi les ressources, les énergies à développer avec patience, confiance, reprise continue et généreuse, pour faire grandir le Règne de Dieu en nous et dans l’histoire du monde.

Si les grains qui sont tombés en trois sortes de terrain sont perdus, ceux qui sont semés dans la bonne terre fructifient à trente, soixante et même cent pour un : dans une espérance, avec une attente tout à fait exceptionnelle. D’où l’invitation à bien préparer le terrain de notre cœur, de notre vie : pour que nous devenions vraiment de la bonne terre.

Mais désires-tu être cette bonne terre ?

De l’Évangile selon saint Marc, Ch. 4, vv. 10-20 :

Quand Jésus fut à l’écart, ceux de son entourage avec les Douze l’interrogeaient sur les paraboles. Et il leur disait : « Vous ne saisissez pas cette parabole ? Et comment comprendrez-vous toutes les paraboles ? Le Semeur, ce qu’il sème, c’est la Parole.

Ceux qui sont au bord du chemin où la Parole est semée, sont ceux qui ne l’ont pas plus tôt entendue que Satan arrive et enlève la Parole semée en eux.

Et de même ceux qui sont semés sur les endroits rocheux, sont ceux qui, quand ils ont entendu la Parole, l’accueillent aussitôt avec joie, mais ils n’ont pas de racine en eux-mêmes et sont les hommes d’un moment : survienne ensuite une tribulation ou une persécution à cause de la Parole, aussitôt ils succombent.

Et il y en a d’autres qui sont semés dans les épines : ce sont ceux qui ont entendu la Parole, mais les soucis du monde, la séduction de la richesse et les autres convoitises les pénètrent et étouffent la Parole, qui demeure sans fruit.

Et il y a ceux qui ont été semés dans la bonne terre : ceux-là écoutent la Parole,  l’accueillent et portent du fruit, l’un trente, l’autre soixante, l’autre cent ».

Dans le silence de la prière, de l’adoration, laisse la Parole résonner en toi…

.  « Qui sème dans la chair, de la chair récoltera la corruption ; qui sème dans l’esprit, de l’esprit récoltera la vie éternelle.

Ne nous lassons pas de faire le bien : en son temps viendra la récolte, si nous ne nous relâchons pas. Ainsi donc, tant que nous en avons l’occasion, pratiquons le bien à l’égard de tous et surtout de nos frères dans la foi » (Ga 6, 8-10)

. «  Lorsqu’une bonne terre a bu la pluie venue souvent sur elle et qu’elle produit des plantes utiles à ceux-là mêmes pour qui elle est cultivée, elle reçoit de Dieu une bénédiction. Mais celle qui porte des épines et des ronces est réprouvée et bien proche d’être maudite. Elle finira par être brûlée » (He 6, 7-8).

Relis ces passages de la Parole de Dieu ; arrête-toi sur ce qui attire davantage ton attention : quelle est la situation qui correspond le mieux à ta situation ? Quels obstacles la Parole trouve-t-elle en toi ?

Puis fais les cinq temps de prière à partir de cinq paroles de la Bible. Après chacune de ces paroles, médite un instant en silence, ou prie une dizaine de ton chapelet.

1. Vous ne saisissez pas cette parabole ? Et comment comprendrez-vous toutes les paraboles ? ». As-tu confiance, et aimes-tu la Parole de Dieu ? Ou la considères-tu comme une parole quelconque ? Sais-tu t’appuyer sur elle vraiment ? T’efforces-tu de la comprendre, de t’ouvrir à ce qu’elle signifie pour toi, en évitant le risque de faire dire à la Parole ce que tu sais déjà et de ne pas reconnaître la nouveauté qu’elle te propose ?

2. « Ceux qui sont tombés au bord du chemin : aussitôt la Parole entendue, Satan arrive, il enlève la Parole semée en eux ». Comment libérer ton cœur, pour que ce ne soit pas Satan mais bien Dieu qui prenne possession de toi ? T’efforces-tu sérieusement de renoncer au mal ? Es-tu disponible pour recevoir la grâce de l’Esprit ? Dieu seul peut te donner des yeux et des sens spirituels, un cœur nouveau et docile, une volonté capable du bien… Demande-le pour toi, pour ceux et celles qui te sont chers.

3. « Ceux qui sont semés sur les endroits rocheux : ils accueillent avec joie la Parole, mais ils n’ont pas de racine en eux-mêmes ». Quels endroits rocailleux trouves-tu en toi ? Mises-tu sur Dieu, ou au contraire résistes-tu à son amour, à ses indications ? Quelle est la difficulté qui peut mettre en crise ta foi ? Quelles sont tes inconsistances ? Quand tu rencontres des difficultés, te souviens-tu du Seigneur ? ou oublies-tu tout de suite sa présence, sa Parole ?

4. « Ceux qui sont tombés dans les ronces : les soucis du monde, les séductions de la richesse, et autres convoitises étouffent la Parole ». Quelle est la « réalité » qui prend le plus de place en ton cœur : l’argent peut-être, tes idées, le souci de paraître, le désir de t’approprier chaque chose ? Dans les difficultés, sais-tu exposer au Seigneur tes problèmes, tes doutes ? Sais-tu chercher devant Lui la réponse aux questions que posent les drames de l’humanité, les malheurs, les douleurs, la mort ? Que peux-tu faire pour avoir, pour garder un cœur libre, ouvert sur le bien ?

5. « Ceux qui sont tombés dans la bonne terre : ils écoutent la Parole et ils portent du fruit, l’un trente, l’autre soixante, l’autre cent ». La semence de la Parole est en toi depuis le jour de ton baptême…  As-tu conscience de devoir participer à ce précieux don que Dieu a ensemencé  en toi ? Remercies-tu le Seigneur pour les fruits qu’il fait mûrir dans ta vie, dans la vie de ton prochain ? Reconnais-tu que chaque frère et sœur est capable de porter du fruit dans le champ de Dieu ? Pries-tu pour pouvoir suivre ta vocation ? Pries-tu aussi pour que chaque chrétien devienne lui-même semeur de la Parole de Dieu ?

Pour prolonger la RÉFLEXION…

La question des terrains rencontre l’expérience de chaque personne et de chaque communauté chrétienne conscientes que le don de Dieu nous a été accordé bien souvent dans nos vies. Souvent nous ne l’avons pas accueilli, mais Dieu n’a pas renoncé, il ne s’est pas lassé de notre stérilité.

Ce qui pourrait sembler gaspillage est au contraire surabondance du don de Dieu. C’est la générosité qui nourrit amplement cinq mille personnes avec cinq pains, et il en restait douze paniers ; c’est l’exubérance d’un parfum d’un très grand prix répandu sur les pieds du Seigneur, dont les signes sont les pauvres qui sont toujours parmi nous.  Et, au chapitre 13 de saint Mathieu, c’est la sérénité de celui qui s’occupe de la croissance du bon grain et non de l’élimination de l’ivraie (Cf. Nicolini, Le gaspillage de Dieu, EDB).

La parabole est un hymne d’espérance qui vise aussi les terrains moins fertiles. Mais nous devons être vigilants, pour éviter que la semence de Dieu se dénature en notre cœur. Nous avons le devoir de maintenir en fertilité le terrain sur lequel la semence est tombée, pour la faire germer et fructifier grâce à la prière, à la méditation, le dialogue avec ceux et celles qui prennent part à notre recherche.

INTERCESSION : « Ne nous lassons pas de prier et de faire le bien : en son temps viendra la récolte » (cf. Ga 6, 9) .

Nous sommes appelés à faire confiance au Seigneur : sa promesse de salut accompagne notre vie, chaque personne, en chaque situation. Prie pour que de nouvelles vocations se lèvent pour le service de l’Évangile.

. Mets en nous, Seigneur, la faim et la soif de ta Parole : Donne-nous, Seigneur, d’être de la bonne terre pour ta Parole!

. Puissent les jeunes gens rencontrer des exemples de don de soi, de gratuité dans le service : Donne-nous, Seigneur, d’être de la bonne terre pour ta Parole!

. Que les personnes consacrées vivent de la Parole de Dieu, en authentique fidélité : Donne-nous, Seigneur, d’être de la bonne terre pour ta Parole !

. Que les jeunes sachent être ouverts à ton projet d’amour : Donne-nous, Seigneur, d’être de la bonne terre pour ta Parole !

. Que les époux soient accueillants à la vie en des formes toujours nouvelles : Donne-nous, Seigneur, d’être de la bonne terre pour ta Parole !

. Inspire à nos prêtres un vrai sens pastoral, et un cœur grand comme le tien : Donne-nous, Seigneur, d’être de la bonne terre pour ta Parole !

. Que la société civile soit au service des pauvres : Donne-nous, Seigneur, d’être de la bonne terre pour ta Parole !

(Poursuis l’intercession par d’autres intentions…)

Seigneur, avec abondance tu as ensemencé nos cœurs.

Nous savons que la vie est un don qui nous vient de toi : à nous d’en faire quelque chose de bien, de mettre cette vie au service d’un idéal élevé.

Tu veux avoir besoin de tout ce que nous sommes : notre intelligence, nos énergies, notre foi, notre amour, la sainteté.

Si tu appelles nos jeunes gens au sacerdoce, c’est parce que tu veux exercer ton sacerdoce à travers leur consécration et leur mission.  Tu veux parler aux hommes et aux femmes par leur voix, tu veux célébrer l’Eucharistie et la réconciliation à travers leur service, tu veux aimer par leur cœur.

La réponse à la vocation sacerdotale, religieuse, missionnaire, à la famille…, ne peut venir que d’un profond amour pour toi, Seigneur. Cette réponse, suscite-la en tous : comme un don qui vient parfaire le don de ton appel ; par ton Esprit, rends authentique et vraie notre réponse.

Fais grandir en nous la confiance en toi, aide-nous à te donner notre vie avec joie, sans peur : toi qui le premier as donné ta vie pour nous. Amen    (Cf. Jean-Paul II – 1979).

. Termine cette heure de prière par le Notre Père .

. Au cours de ce mois, chaque jour relis et médite en ton cœur une des phrases de la Parole de Dieu présentées par ces pages.

Sint Unum.    Heure de prière pour les vocations

Sacerdoti del s. Cuore.          Via Andolfato 1,   20 126     MILANO

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