Libre ou esclave
libre... je suis esclave quelque part si je ne sais pas retenir la vacherie et la caricature irrespectueuse de l’autre qui me traversent l’esprit.
Il y a une liberté de la presse, prévue et encadrée par des lois. Il ne s’agit pas ici de les remettre en question, mais de rappeler que ce qui est permis n’est pas nécessairement bon. La conversion à laquelle nous sommes tous appelés pour vivre en paix et en sécurité n’est pas d’abord de l’ordre législatif, elle vient des profondeurs de notre manière de voir, d’entendre, de penser. Ce n’est pas parce que mes propos ne sont pas condamnés par la loi qu’ils sont bons, utiles, qu’ils construisent la tolérance, le vivre ensemble, le respect de chacun, ou qu’ils construisent l’espérance, la foi, la charité, dans le vocabulaire chrétien.
Oui, la presse doit être libre, et il faut garantir la liberté d’expression. Mais le sens donné à ce mot de liberté est tout proche de ‘il ne faut pas interdire’, ou ‘c’est permis’. Or ce sens donné au mot ‘liberté’ n’est pas la liberté chrétienne ; dans ce dernier sens, je suis libre si je ne me laisse pas submerger par mes humeurs, mes envies, mes violences, mes méchancetés. Par contre je suis esclave quelque part si je ne sais pas retenir la vacherie et la caricature irrespectueuse de l’autre qui me traversent l’esprit. Il est une forme de jouissance dans la caricature et le trait d’esprit qui permet de briller, mais qui ne construit pas la relation et nuit à la pédagogie.
L’apôtre Paul est clair : si la foi dans le Christ nous rend libres par rapport aux autres religions, pour autant tout n’est pas bon. Il n’y a pas de mets interdits, puisque la foi débouche sur un culte en esprit et vérité et non sur des pratiques sacralisées. Mais pour autant Paul demande aux chrétiens de s’abstenir de ce qui pourrait scandaliser des plus faibles, des croyants d’autres religions. La conversion commence par le respect (cf. le très bel article de M. Bellet, … car vous commencerez par le respect, Christus n°195). Le respect ouvre un espace dans lequel chacun peut évoluer, entrer en dialogue, se convertir, tandis que le non-respect provoque la fermeture, met sur la défensive.
Bruno REGENT, sj
Directeur de publication des revues de la SER
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