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Lettre du Supérieur Général pour la Fête du Sacré-Coeur

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Lettre du Supérieur Général pour la Fête du Sacré-Coeur

 

 

 

 

 

 

Partager notre charisme dehonien
Lettre à l’occasion de la Fête du Sacré-Coeur de Jésus
le 27 juin 2014
à tous les SCJ
à tous les membres de la Famille dehonienne


Introduction
La Famille dehonnienne s’est réunie à Rome du 15 au 20 mai dernier. La rencontre  nous a rappelé que Nous, la Congrégation, ne sommes pas les seuls à avoir reçu le don du Charisme de Léon Dehon. Nous avons réfléchi ensemble avec ceux qui ont découvert dans son expérience de foi leur orientation vers Jésus Christ, comment nous pouvons vivre et transmettre à d’autres ce que tous nous avons reçu, chacun à sa manière, comme un don de l’Esprit.
À l’approche de la fête du Coeur du Christ, nous voulons en profiter pour réfléchir sur ce don de sorte que nous n’hésiterons pas à le partager avec d’autres. Notre Règle de Vie dit que nous y sommes appelés: “à faire fructifier ce charisme selon les exigences de l’Église et du monde.”(#1) D’autres, tels la Compania Missionaria, le Movimento dell’Amore Misericordioso des SCJ, la Fraternità Mariana del Sacro Cuore, un groupe de femmes consacrées et plusieurs groupes de Dehoniens Laïcs, jeunes et vieux, dispersés à travers le monde, se joignent à nous dans cette mission. Pendant cette rencontre de la Famille Dehonienne nous avons approuvé ensemble une “Sentier Spirituel pour les Laïcs Dehoniens” pour nous soutenir dans cette mission.
Cette lettre se veut être un encouragement d’abord pour nous tous, religieux, personnes consacrées et laïcs, à répandre la lecture bien particulière des Écritures que Léon Dehon nous a laissée en héritage. En ce moment où nous venons de renouveler et de célébrer les liens avec toute la Famille Dehonienne, unissons-nous pour le faire avec ceux et celles qui partagent cette vision.

1.    Les Dons de l’Esprit
Personne ne peut considérer les dons de l’Esprit comme propriété exclusive. Ils ont été distribués avec la liberté totale de l’Esprit qui comme “le vent souffle où il veut ... on ne peut savoir d’où il vient ni où il va.” (Jn 3.8) Avec l’Église, nous croyons que Léon Dehon fut celui qui a reçu un tel don de l’Esprit. Nous sommes ses témoins. Mais nous, les Prêtres du Sacré-Coeur, nous ne pouvons en réclamer l’exclusivité. C’est un don fait à l’Église. Et, comme Jésus le disait, il souffle bien où il veut.
À quoi un charisme peut-il signifier d’autre que de voir le monde par les yeux de l’Esprit? Et comment ce don de l’Esprit peut-il signifier autre chose que de voir notre monde et notre vie par la voie de l’agapè, la voie de l’amour? Pour Léon Dehon, cette fa¸n de voir le monde par la voie de l’agapè-amour a commencé par son attachement à la dévotion du Sacré-Coeur. Au début, il croyait l’avoir découvert dans la façon super-mystique des Soeurs Servantes. Plus tard, au temps du Consummatum est, quand il réalisa que cette façon semblait être un peu trop une recherche de sécurité et de preuve, il osa se fier de plus en plus à son expérience personnelle et unique de l’amour de Dieu. Cette expérience devint alors une recherche de la source de la vie dans l’amour. Il dévorait littéralement la Parole de Dieu. Et ce qu’il a découvert fut le sens profond du mot Amour, une gratuité infinie qui envahit tout.
Notre Règle de Vie nous indique deux sources dans l’Écriture au sujet de cette découverte de Léon Dehon (#2). L’une d’elles est l’aveu de Paul dans Galates (2.19-20) qui, étant crucifié avec le Christ proclame que “ce n’est plus moi qui vit mais c’est le Christ qui vit en moi.” Ceci donna à Paul la certitude qui lui permettait de vivre “par la foi dans le Fils de Dieu qui m’a aimé et qui s’est offert pour moi.” Une foi profonde dans l’amour - dans l’amour de Dieu - pour lui: telle fut l’expérience mystique de Paul. Ceux parmi nous qui connaissent Léon Dehon reconnaissent cette confiance mystique aussi présente dans sa vie. L’autre source est ce passage de l’Écriture qui nous donne une image “du côté ouvert et transpercé du Coeur du Sauveur”. Ceci est une image du Dieu encore plus humble qui “a livré” Jésus pour qu’il pénètre dans la vie des gens - jusqu’à la mort, dit Paul - pour montrer sa miséricorde et sa compassion. Dans une méditation, Léon Dehon écrit :” J’ai besoin de contempler cette blessure pour voir combien je suis aimé et combien je devrais aimer en retour.”

En bref, ceci est une image de Dieu qui s’est incrustée dans l’âme de Léon Dehon.
Oui, un Dieu suprême, - plein de majesté et de gloire - mais surtout un Dieu juste qui, comme il aime citer le Psaume 113, “relève le pauvre de la poussière et élève le miséreux de son tas de cendres ... qui assied la femme stérile en sa maison, mère en ses fils heureuse”. Tout au long de sa vie, Léon Dehon a jonglé avec ces deux aspects de Dieu: un Dieu de justice et un Dieu d’amour. Pour Léon Dehon et pour la tradition qu’il a cherché à s’approprier, ce n’était jamais assez de permettre que nous ne soyons uniquement délimités par l’amour. Pour lui, c’était toujours l’amour et ....  L’amour et la réparation - amour et immolation - amour et oblation. Il connaissait très bien dans son coeur la complainte que Jésus a exprimée à Marguerite Marie au sujet de l’ingratitude et du mépris devant l’amour de Dieu. Il en a fait un objectif personnel de s’unir au Christ dans ses souffrances pour parer à ce qui manquait.
Tout au long de sa vie, il a vécu la puissante interaction de l’amour et de la justice. Il a combattu toute sa vie pour croire en l’amour de Dieu. Tant pour lui que pour nous, ce n’est pas facile d’accepter d’être aimé. Mais il y a cru suffisamment pur se sentir indigné des souffrances des travailleurs et de leurs familles. Son Dieu d’amour n’incluait pas seulement toute l’humanité autour de lui. Le Dieu d’amour concédait aussi au peuple responsabilité et autonomie. Et comme les prophètes d’antan, il connaissait aussi le Dieu de la colère qui s’élevait avec force contre l’injustice.  Nous n’avons qu’à relire son sermon de Noël 1871 ou sa Conférence Romaine de 1897. Il était un Dieu que les humains ne pouvaient pas aimer s’ils ne s’aiment pas les uns les autres. Pour Léon Dehon, ceci n’était pas seulement une vision théologique. C’était une sentiment qu’il vivait dans son for intérieur. Ainsi, comme toute personne charismatique et mystique, il était quelqu’un qui était en amour, en amour avec le monde; mais cet amour était aussi infusé, selon la belle expression de Dorothy Sölle “avec la rage dans le ventre”.
Cette indignation ne nous est pas étrangère. Nous aussi nous le ressentons “dans le ventre” quand le mal est aux autres par les trafiquants de femmes et d’enfants, les exploiteurs d’enfants, les marchants d’armes et les fournisseurs de drogue, les terroristes fanatiques et tous les vautours du monde financier. Léon Dehon partageait cette indignation mais sa “rage dans le ventre” l’a conduit à une recherche de libération, de réparation: une vie pour les autres. Dans les “actes d’oblation” il nous a montré comment, pour lui, cette inhumanité était aussi une “complainte de Dieu” contre l’humanité.
Mais cette indignation, cette rage causée par l’injustice, était cependant constamment contrebalancée par la miséricorde, avec l’agapè-amour de Dieu. Il a toujours maintenu cette disproportion entre la justice et l’amour. Il savait que l’amour appartient à un ordre qui est infiniment au-dessus de l’ordre de la justice. Il avait appris cela de Jésus dont l’amour évoluait à un registre supérieur,  s’accordant aux plus basses mélodies de la vie.  Dans cette image magnifique de Roger Burggraeve, “Nous devons respirer la miséricorde et la justice avec nos deux poumons”:  voici Léon Dehon jusque dans la moelle de ses os!
Les Laïcs Dehoniens sont souvent mieux placés pour rendre témoignage de cette interaction d’amour et de justice parce que leur rôle d’apporter et de porter le règne de Dieu dans le Coeur du Christ est  directement plus impliqué dans les questions de justice et d’injustice dans la société. Ils peuvent aider les religieux à remplir notre mission commune de créer “la communauté de charité”. (Const. 2).

2.    Le "côté transpercé": une clé biblique
Il existe une hésitation chez les Dehoniens à partager notre charisme, notre spiritualité, avec les gens avec qui nous travaillons et avec qui nous vivons. C’est vrai que le fait de parler du Sacré-Coeur ou du Coeur du Christ n’a plus la même résonnance chez les gens. C’est peut-être vrai, comme l’a déjà mentionné avec regret l’Encyclique “Haurietis Aquas” de 1956, que la dévotion “ne trouve pas une place d’honneur et d’estime auprès de certains chrétiens”.(#8). Pour nous, cela ne devrait pas en rester ainsi. Haurietis aquas nous a rappelé que cette dévotion n’est pas fondé sur “des révélations” (#47); elle va directement au coeur de notre foi, ancrée dans les Ecritures et la grande Tradition.
St-Augustin et St- Thomas d’Aquin indiquent le passage des Écritures où, à la mort de Jésus, le voile du temple s’est déchiré en deux, révélant ainsi le Dieu caché. St-Thomas suggère que jusqu’à la Passion le coeur des Écritures était obscur, “mais il a été révélé après la Passion” (Exp. In Psalmos 21.11) tout comme Jésus. L’étranger, le raconte aux disciples d’Emmaüs. Ici, la Passion devient la pièce-maîtresse pour comprendre le Dieu de Jésus: cela s’appelle “l’ouverture des Écritures” (Lc 24.27). Un symbole de cette ouverture des Écritures repose, selon St-Thomas, dans le côté transpercé de Jésus. C’est là où nous devons rechercher le sens des Écritures, la clé par laquelle nous pouvons non seulement lire l’histoire de Jésus mais aussi celle du Dieu d’Abraham, d’Isaac et de Jacob, et le Dieu des malédictions et de la rage des Écritures. L’évangile de Jean ne fait-il pas référence à cela quand il écrit, après que le coeur eût été transpercé: “Ces choses sont arrivées pour que s’accomplissent les Écritures”. (19.36) Et pour insister, il ajoute “Ils contemplèrent celui qu’ils avaient transpercé”. Voilà pourquoi Édouard Clotin trouve dans la spiritualité du Coeur une clé, probablement la clé pour lire les Écritures. 
Avec Léon Dehon, on nous a enseigné de faire la même chose et, comme lui, nous sommes invités à comprendre les Écritures par le canal du côté transpercé. C’est de cette façon que Léon Dehon devient un guide pour nous à travers les Écritures tant pour notre vie chrétienne que notre vie pastorale. Uniquement celui qui est passionnément en amour peut attirer et fasciner les autres à le suivre. C’est cette passion que Dehon a eu pour le Coeur du Christ que nous transmettons à notre tour comme un don. N’a-t-il pas dit, à la fin de sa vie: “Je vous laisse le plus merveilleux des trésors: le coeur de Jésus”? C‘est le don à partager entre vous mais aussi avec les autres. Cela constitue notre plus grand don.
Dans le côté transpercé du Christ, plusieurs laïcs ont aussi trouvé la source de l’Esprit dans leurs vies. Comme le disait un des participants à la Rencontre de la Famille Dehonienne de mai: “La spiritualité dehonienne d’amour et d’oblation, de service, de dévouement et de réparation m’a pénétré jusqu’au plus profond de mon coeur. En partageant avec vous, le charisme du Père Dehon  a mis en valeur le bon en moi et a raffermi ma relation avec Dieu et la dévotion aimante de son Sacré-Coeur. Ce qui me frappe le plus chez le Père Dehon est sa passion pour Dieu et son engagement envers la justice sociale.”
Grace Escobia, qui a prononcé ces paroles, est une avocate aux Philippines. Elle a été une des énergies principales dans la fondation des Filles de Kasanag (Kasanag Daughters), un service pour les femmes violentées. Elle est simplement un exemple de Dehonien laïc qui peut nous apprendre beaucoup sur “le côté transpercé du Christ”.

3.    Un Dehon, beaucoup de Dehoniens
Cet échange avec des laïcs sur notre charisme fait partie de notre tradition depuis le début. Tout a commencé en 1878 quand un Père Dehon passionné commença à partager son don avec les laïcs de son entourage: sa famille, ses amis et collaborateurs pour que ce don puisse pénétrer les âmes et la société. Dès le début, des laïcs ont été attirés par le charisme pour former une association qui, à la fin de sa vie, était déjà reconnue sous le nom de Adveniat Regnum Tuum. Il voulait que cette organisation puisse participer à la mission de l’Église au même titre que ce charisme permettait à la Congrégation qu’il avait fondée de participer à la croissance du règne du Coeur du Christ.
Plus tard, l’association changea de nom et devint l’Association de Réparation. Malheureusement, dans les décennies après sa mort, l’Association connut un déclin. D’un autre côte, cependant, de nouvelles formes de vie consacrée naquirent dans la ligne de ce charisme, telles que la Compagnia Missionaria et la MAMscj, et la vie religieuse qu’on retrouve dans la Marian Fraternity du Sacré-Coeur.
Après Vatican II, encouragé par la spiritualité de communion qui se répandit même dans plusieurs autres congrégations, le partage du charisme prit une nouvelle figure. Aussi, dans la congrégation, dans des endroits de plus en plus nombreux, des groupes de laïcs s’éveillèrent à la spiritualité du Coeur du Christ de Léon Dehon. C’est en 1985 que nous avons commencé à parler de la Famille Dehonienne. Celle-ci rassemblait les différentes expressions du charisme. Elle s’est aussi répandue dans la jeunesse de nos paroisses et dans nos oeuvres sociales et éducatives. Ils se sont appelés eux-mêmes “Dehoniens”, “Jeunesse missionnaire” ou “Jeunesse Dehonienne”. Leur façon de participer au travail missionnaire de nos confrères fut leur meilleure publicité.

4.    Prêts pour le prochain chapitre
Cette volonté de vivre le charisme de Léon Dehon est aussi au centre du prochain Chapitre Général de 2015. En novembre dernier, la Commission préparatoire du Chapitre a choisi le slogan: “Miséricordieux, en communauté, avec les pauvres” comme point d’entrée pour le Chapitre. Le passage des Écritures qui a guidé ce choix est l’hymne christologique de la lettre au Philippiens (2. 5-11). “Ayez entre vous les mêmes sentiments qui furent dans le Christ Jésus”. L’hymne décrit la manière humble de Jésus comme chemin vers l’exaltation.
La manière humble de Jésus est décrite comme la manière de Dieu d’être parmi nous. Car si Jésus est venu proclamer le royaume de Dieu, il a montré cette règle - ce qui plaît vraiment à Dieu - d’être avec les pacificateurs, les affamés, les pauvres, les humbles, les assoiffés, les persécutés. Le règne doit se préoccuper d’être avec les petits - le grain de moutarde du monde - en prenant soin des aînés, des malades, des blessés de la vie. Dans les évangiles on a le premier exemple de ce que signifie “prendre soin des gens”. Dans l’évangile de Marc, ce que Jésus nous montre en quoi consiste le royaume de Dieu, c’est de faire le bien. Un tiers de son évangile raconte ces miracles. Ce ne sont ni de la magie, ni des infractions aux lois de la nature; ce sont des signes, des gestes de puissance pour vaincre les puissances du mal qui gardent les gens petits, aliénés, possédés et esclaves de leur vie personnelle ou sociale. Jésus nous a montré comment Dieu règne. Dans sa préoccupation pour les autres, il est l’exemple, le maître. Si nous voulons être ses disciples, nous prenons sa croix et nous le suivons en faisant le bien autour de nous.
Le Chapitre résume pour nous cette manière d’agir de Jésus par le mot “miséricordieux”, comme une façon de désigner ceux qui ont emprunté cette voie humble de Jésus comme un signe de la bonté de Dieu et de son règne dans le monde. Selon le slogan, c’est notre façon à nous, Dehoniens, de vivre en communauté. Pour être une communauté de miséricordieux, qui ont expérimenté dans leur propre vie le règne de Dieu, l’agapè-amour de Dieu, qui se savent eux-mêmes faibles, fragiles, nécessiteux, mais, grâce au don de l’agapè-amour de Dieu, qui se sentent libérés pour prendre soin des autres - d’abord de tous ceux qui vivent en communauté avec nous - à soigner comme Jésus soignait. Ainsi, la communauté devient une communauté de miséricordieux, qui se savent pardonnés, des individus que le Seigneur protège, comme le Pape François l’a dit à son propre égard.
Et, en tant que communauté des pauvres que nous voulons être, comme l’était Léon Dehon, avec les pauvres, les étrangers, avec ceux qui vivent à la périphérie de l’Église, avec ceux qui reçoivent rarement de l’attention ou des soins. Cela fait partie du charisme de Léon Dehon que tous ceux qui en ont été saisis désirent s’impliquer dans le monde d’aujourd’hui. Léon Dehon l’a appris dans les Écritures: “Il n’existe aucun attribut de Dieu plus glorifié dans les saintes écritures que sa miséricorde,” (RSC 72) . Nous devons être, dit-il, comme Jésus, qui est venu non seulement chercher les justes, mais aussi les pécheurs, les marginaux.  C’est là que nous apprendrons “l’abondance de la miséricorde de son Coeur divin”. (RSC 288).
Ce que cela pourrait signifier pour la Congrégation? Dans un monde néo-libéral, la Congrégation doit vivre sa miséricorde en communauté d’une façon que nous n’avions pas considérée il y a quelques décennies de cela. Aucune de nos communautés actuelles ressemblent à ce que nous étions autrefois. Le monde est devenu notre voisin; aussi, dans nos communautés, spécialement nos communautés internationales qui prennent de plus en plus une place réelle. Ce n’est que tout dernièrement que nous avons pris conscience de ce que cela signifie dans la formation de nos candidats, dans nos missions dans un monde qui dépasse les frontières humaines et qui nous oblige à accueillir les autres - nation, culture histoire - comme nous voudrions l’être nous-mêmes. Durant le Chapitre, nous voulons faire face à ce monde en considérant nos maisons internationales d’étude, l’option d’être disponible pour une mission en dehors de notre pays d’origine, de nous engager dans le dialogue des cultures et des religions. Comme nous l’avons mentionné dans notre lettre pour la Fête du Sacré-Coeur d’il y a deux ans: “Envoyer un confrère dans les pays de mission ou le recevoir dans notre communauté exige un changement de vision, une capacité de vivre une communion ouverte sur l’universalité”.

Conclusion: Partager ce don
Ce choc vers l’internationalité que nous avons expérimenté chez nous ces dernières années doit aussi se retrouver dans notre partage du charisme avec les laïcs. La Famille Dehonienne est présente d’une manière ou d’une autre dans la plupart des pays où la congrégation et la Compania Missionaria se trouvent. Dans la plupart de endroits, le don du charisme est répandu parmi les laïcs locaux. De cette façon nous projetons l’image de ce à quoi on fait référence dans beaucoup de documents récents de l’Église, tels les documents de Aparecida (2007), Africa Munus (2011), Deus Caritas Est, Caritas in Veritate et Sacramentum Caritatis de Benoît XVI et dans l’apostolat du Pape François.
Le temps est venu pour nous d’emboîter le pas.
Le premier des ces pas a déjà été fait en 1990, lors du premier rassemblement international de ces groupements. Une deuxième rencontre a suivi en 2000. Ceci nous amena à la présentation d’un document, la Charte de Communion, comme manière de relier entre elles les différentes fa¸ons de vivre le Charisme Dehonien. Le Chapitre Général de 2003 a adopté l’appellation “Famille Dehonienne”.
Un autre pas fut fait en mai dernier avec la conférence de la Famille dehonienne.
Cette réunion a reconnu l’importance d’un contact mieux coordonné entre les membres de la Famille Dehonienne. D’aucuns ont déjà exprimé le voeu d’en arriver à une sorte d’association. Cependant, les participants ont préféré une croissance plus organisée de la Famille. Ensemble, nous avons nommé une commission de préparation composée de deux Laïcs Dehoniens, une femme consacrée et un religieux SCJ ainsi qu’un membre du Conseil Général pour travailler vers une plus grande coordination au sein de la Famille Dehonienne. La commission sera en office pour un triennat.
La Conférence a exprimé un autre voeu: un guide pour former des laïcs à notre spiritualité. Les participants ont approuvé une “Voie spirituelle pour le Laïc Dehonien”, un outil de formation. Il s’agit d’un procédé à quatre étapes, de séries de textes étalés sur plusieurs années qui faciliteront aux gens l’accès graduel dans cette spiritualité. Durant cette rencontre, la première série de cette “Voie Spirituelle” a été présentée et a été approuvé, prenant en ligne de compte la nécessité de faire des ajustements selon les contextes locaux et culturels.
C’est avec assurance que nous vous encourageons tous à donner le témoignage de notre charisme et d’une présentation attirante de la Vocation Dehonienne aux laïcs. Le cours du charisme nous encourage à partager avec les laïcs non seulement la base de notre spiritualité pour leur famille, leur travail et leur engagement social et communautaire mais aussi à partager la mission qui en découle, de laisser entrer le trop-plein de l’amour du Coeur du Christ dans la vie des pauvres et dans les causes de justice, de paix et de réconciliation sociale.
Le séminaire Anthropologie du Coeur, tenu en février dernier à Taubaté a prouvé l’urgence de cette proclamation à un monde sans abri, anonyme, sans coeur. En tant qu’héritiers du trésor du Coeur du Christ, nous sommes forcés d’unir nos forces avec une nombre toujours plus grand de ceux qui appartiennent au peuple de Dieu vers un monde plus fraternel, plus social, plus humain et plus aimant.

Nous vous souhaitons une belle Fête du Cœur  de Jésus!


    Père José Ornelas Carvalho,
           Supérieur Général
               et son conseil

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