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Depuis 40 ans l'église du Sacré-Coeur sert de lieu de culte pour la communauté portugaise

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Depuis 40 ans l'église du Sacré-Coeur sert de lieu de culte pour la communauté portugaise

Jubilée exceptionnel à l’église du Sacré-Cœur à Gentilly

Construite de 1933 à 1936 au bord de la Cité internationale universitaire de Paris grâce à la volonté de l'abbé Robert Picard de La Vacquerie, futur évêque d'Orléans (1951-1963) et avec l’aide financière de l'industriel Pierre Lebaudy, cette grande église de type byzantindevait servir de lieu de culte à l’aumônerie catholique universitaire jusqu’en 1968. 

Fermée alors pendant 10 ans, à cause de la construction du périphérique, elle fut confiée en 1979 à la communauté catholique portugaise qui a pu célébrer ce dimanche, 22 septembre 2019, les 40 ans de sa présence sur les lieux. 

Des centaines de fidèles étaient venus pour l’eucharistie festive avec Mgr Michel Aupetit, archevêque de Paris, Mgr Michel Sentier, évêque de Créteil, le Père Jose Agostinho, provincial des Prêtres du Sacré-Cœur du Portugal, le P. Jean-Jacques Flammang, provincial de l’Europe fancophone, le P. Leandro Garcês, responable depuis 2018 de la communauté portugaise ainsi que des prêtres en lien avec ce lieu de culte. 

Lorsqu’il fut nommé responsable de cette communauté, le Père Leandro Garcês, protugais, prêtre-religieux de la Congrégation des Prêtres du Sacré-Cœur, avait pris l’initiative de repeindre et de rénover l’église pour le 40eanniversaire de la présence de la communauté portugaise. De nombreux bénévoles ont aidé et se sont engagés à terminer les travaux dans un temps record. Le résultat est excellent. L’église a retrouvé toute sa plendeur. Grâce à la couleur claire utilisée pour repeindre les murs et la coupole, les beaux vitraux ainsi que le chemin de croix retrouvent toute leur valeur. 

Chaque dimanche des centaines de fidèles y célébrent l’eucharistie. Quelque 700 enfants et jeunes sont inscrits au catéchéisme, et une bonne centaine de bénévoles aident dans les groupes de travail pour que la communauté ecclésiale puisse vivre et grandir.

Selon l’homélie prononcée par Mgr Aupetit, archevêque de Paris, il faut bien distinger les verbes « servir » et « se servir de » : il faut servir Dieu, et il faut se servir de l’argent pour pouvoir servir Dieu et le prochain. C’est ce qu’essaie de réaliser la communauté portugaise qui a son lieu de culte, de formation et de partage dans l’église du Sacré-Cœur à Gentilly. 

Puisse cette communauté guidée par son veillant prêtre et son équipe pastorale continuer à vivre de ce dynamisme dont des centaines de fidèles ont pu se rendre compte pendant la préparation et la célébration du jubilé. 

Les jeunes qui ont servi le repas festif à plus de 500 convives.

Le Père Leandro à gauche avec les enfants pour couper le grand gâteau du jubilé.

 

Homélie de Mgr Michel Aupetit 

- Am 8,4-7 ; Ps 112,1-2.5-8 ; 1 Tm 2,1-8 ; Lc 16,1-13 

« Vous ne pouvez pas servir à la fois Dieu et l’argent » (Lc 16, 13). Cela nous arrangerait peut-être de pouvoir servir les deux en même temps... Pour ma part, il me semble que c’est le mot SERVIR qui est important dans cette phrase. Car « servir » et « se servir de » marque exactement ce qui doit séparer Dieu et l’argent.

On doit servir Dieu et se servir de l’argent.

Servir Dieu, parce qu’il est le Maître. Il est la Fin.

Se servir de l’argent parce qu’il est l’esclave. Il n’est qu’un moyen.

Hélas il y a quelquefois inversion : on se sert de Dieu et on sert l’argent.

Dieu devient un prestataire de service, celui que l’on appelle quand on en a besoin. Dieu devient un moyen à notre service : « Seigneur, je veux ceci, je veux cela, exauce-moi ! »

En revanche, l’argent devient la fin de notre action. Tout doit lui être ordonné et l’argent qui est normalement l’esclave et devient alors le maître.

Servir Dieu nous rend libre. Grâce à Lui nous ne sommes plus prisonniers du regard des autres, de l’ambition, des faux-semblants, de l’hypocrisie et de tout ce qui fait de nous des pantins dans cette comédie humaine dans laquelle nous nous agitons.

Servir l’argent nous rend esclaves. C’est un maître exigeant, il nous en faut toujours plus. L’argent nous rend insatiables, nous n’en avons jamais assez. Nous nous inquiétons parce que nous avons peur de le perdre, parce que nous voulons toujours le faire fructifier.

Dieu n’a pas de prix. Il est l’Amour, il est la Vie : « Dieu est Amour » nous dit saint Jean (1 Jn 4, 8), qui ajoute « le Père, en effet, a la vie en lui-même » (Jn 5, 26).

L’amour ne s’achète pas avec de l’argent : « Celui qui voudrait acheter l’amour a prix d’argent ne récolterait que du mépris » dit le Cantique des cantiques (Ct 8, 7).

La vie ne s’achète pas non plus. Comme le dit Jésus : « Gardez-vous de toute cupidité, car au sein même de l’abondance, la vie d’un homme n’est pas assurée par ses biens » (Lc 12, 25).

Voilà pourquoi le prophète Amos dénonce avec virulence les riches qui disent : « Nous pourrons acheter le malheureux pour un peu d’argent ».

La vie d’un homme ne s’achète pas, car sa vie est sans prix : elle vient de Dieu.
Seul l’amour peut acheter la vie : « Moi je suis venu pour qu’on ait la vie, la vie en abondance » (Jn 10, 10). C’est par amour que Jésus a donné sa vie et c’est comme cela qu’il nous fait entrer dans la vie éternelle : « Je donne ma vie pour mes brebis » (Jn 10, 15), « Je leur donne la vie éternelle » (Jn 10, 28).

L’argent garantit l’avenir ? Non, l’avenir, c’est Dieu.

C’est bien l’amour de Jésus qui nous permet d’entrer dans la Résurrection et la vie éternelle.

+Michel Aupetit, archevêque de Paris.


 

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