Le Père SOURIE Télesphore (Paul)
(1891 - 1970)

Né le 28.03.1891 à Bruges (Belg)
Profès le 14.12.1912 à Brugelette
Perpétuelle le 15.12.1916 à Tervueren (Belg)
Prêtre le 29.06.1917 à Enghien (Belg)
Décès le 21.10.1970 à Bruges (Belg)
Miss. au Zaïre (1919-1924)
Miss. au Cameroun (1925-1939) & (1945-1970)

Le Père Télesphore Sourie est né à Bruges le 28 Mars 1891. Il fit ses études secondaires à Thielt et entra au noviciat de Brugelette en 1911. Après sa profession, il alla à Louvain pour ses études de philosophie et théologie. Il est ordonné prêtre à Malines le 29 juin 1917 par le cardinal Mercier.
En 1919, à la fin de la guerre, il part pour la mission du Congo et y reste jusqu’en 1924. Après son congé en Europe il se met au service de la mission du Cameroun. Avec le Père Gontier, en 1925, il fonde la mission de Banka-Bafang. L'année suivante, il entre-prend à pied une longue tournée dans le Nord-Cameroun et monte jusqu’à Ngaoundéré. Parti à pied, il rentre à Bafang sur un beau cheval blanc qu'on lui a offert en cours de route. En 1928 il fonde la mission de Bandjoun. En 1933 il est affecté à la mission de Yabassi. En 1935, il montera dans le Nord-Cameroun chez les Bananas musulmans et fondera la mission de Yagoua.
En 1939, il rentre en France pour soigner sa santé quelque peu ébranlée. I1 est surpris par la guerre qui l'empêche de retourner en Afrique. Pendant les cinq années de la guerre il reste dans notre maison de Dieudonne (Oise), et rend service au clergé des environs. Retourné au Cameroun en 1945, dès la fin des hostilités, il travaille dans les missions de Yabassi, de Bangangté, puis de Bafang où il est aussi aumônier du collège Saint-Paul tenu par les Frères des Ecoles chrétiennes. C’est à Bafang que le Père Sourie aurait dû se trouver lors des événements de novembre 1959 où le Père Gilles Héberlé et le frère Valentin Sarron ont trouvé la mort. Il y a tout lieu de penser qu'il aurait été du nombre des victimes si une rage de dents ne l'avait obligé, quelques jours auparavant, de descendre à Douala.
En décembre 1950 le Père est affecté à la mission de Mbanga qu'il ne quittera plus. Pendant onze ans il y sera aumônier du collège, à la disposition de tout le monde avec une bonté et une patience qui font contraste avec sa nature apparemment rude. Il a mené une vie inconfortable; il ne se plaignait jamais à son propre sujet.
La longue et sèche énumération des postes où il a travaillé ou qu'il a fondés cache, en réalité, un énorme travail apostolique et un zèle sacerdotal qui ne se paie pas de mots. A Mbanga, tous les jours, il passe plusieurs heures au confessionnal. Sa connaissance des langues lui permet d'accueillir les vieilles personnes qui ne connaissent pas le français. Le Père a toujours été pour nous d'une grande sollicitude, écrit une religieuse, ses conseils, sa grande expérience de l'Afrique nous ont beaucoup aidées durant les années passées ensemble à Mbanga. Nous avons une dette à son égard. Il a tant distribué le pardon du Seigneur! Les dernières années, il passait la majeure partie de ses journées au confessionnal".
Le 5 mai 1970, sur l'insistance de deux médecins, le Père consent à rentrer en France. Il ne pense qu'à une chose: se faire opérer des yeux et retourner rapidement à Mbanga, car il veut mourir en Afrique. Mais il est atteint d’un mal incurable, la leucémie. Le 20 Juillet il quitte Paris pour Bruges, son pays natal. Bien vite il est contraint de se laisser hospitaliser à la clinique Saint-Joseph. A la mi-septembre il sent que le terme approche et demande le sacrement des malades. ''Pendant que le prêtre priait, dira-t-il un peu plus tard, j'ai souri intérieurement".: Pendant les dernières semaines de sa vie, sa famille, ses nombreux amis de Bruges et nos confrères de la communauté de Loppem l'ont beaucoup entouré. Dans la soirée du 21 octobre le Père Sourie s'éteignait paisiblement. Le Père Supérieur de Loppem était à son chevet.
Les funérailles furent célébrées dans une église paroissiale de Bruges avec la présence de Mgr P. BOUQUE et de Mgr C. VERFAILLIE. L'inhumation eut lieu au cimetière de Loppem, dans la concession de nos confrères de la Province flamande.

AVANT-PROPOS, EXERGUE - CAUSES INTRODUITES