Le Père
Télesphore Sourie est né à Bruges le
28 Mars 1891. Il fit ses études secondaires à Thielt
et entra au noviciat de Brugelette en 1911. Après sa profession,
il alla à Louvain pour ses études de philosophie et
théologie. Il est ordonné prêtre à Malines
le 29 juin 1917 par le cardinal Mercier.
En 1919, à la fin de la guerre, il part pour la mission du
Congo et y reste jusquen 1924. Après son congé
en Europe il se met au service de la mission du Cameroun. Avec le
Père Gontier, en 1925, il fonde la mission de Banka-Bafang.
L'année suivante, il entre-prend à pied une longue
tournée dans le Nord-Cameroun et monte jusquà
Ngaoundéré. Parti à pied, il rentre à
Bafang sur un beau cheval blanc qu'on lui a offert en cours de route.
En 1928 il fonde la mission de Bandjoun. En 1933 il est affecté
à la mission de Yabassi. En 1935, il montera dans le Nord-Cameroun
chez les Bananas musulmans et fondera la mission de Yagoua.
En 1939, il rentre en France pour soigner sa santé quelque
peu ébranlée. I1 est surpris par la guerre qui l'empêche
de retourner en Afrique. Pendant les cinq années de la guerre
il reste dans notre maison de Dieudonne (Oise), et rend service
au clergé des environs. Retourné au Cameroun en 1945,
dès la fin des hostilités, il travaille dans les missions
de Yabassi, de Bangangté, puis de Bafang où il est
aussi aumônier du collège Saint-Paul tenu par les Frères
des Ecoles chrétiennes. Cest à Bafang que le
Père Sourie aurait dû se trouver lors des événements
de novembre 1959 où le Père Gilles Héberlé
et le frère Valentin Sarron ont trouvé la mort. Il
y a tout lieu de penser qu'il aurait été du nombre
des victimes si une rage de dents ne l'avait obligé, quelques
jours auparavant, de descendre à Douala.
En décembre 1950 le Père est affecté à
la mission de Mbanga qu'il ne quittera plus. Pendant onze ans il
y sera aumônier du collège, à la disposition
de tout le monde avec une bonté et une patience qui font
contraste avec sa nature apparemment rude. Il a mené une
vie inconfortable; il ne se plaignait jamais à son propre
sujet.
La longue et sèche énumération des postes où
il a travaillé ou qu'il a fondés cache, en réalité,
un énorme travail apostolique et un zèle sacerdotal
qui ne se paie pas de mots. A Mbanga, tous les jours, il passe plusieurs
heures au confessionnal. Sa connaissance des langues lui permet
d'accueillir les vieilles personnes qui ne connaissent pas le français.
Le Père a toujours été pour nous d'une grande
sollicitude, écrit une religieuse, ses conseils, sa grande
expérience de l'Afrique nous ont beaucoup aidées durant
les années passées ensemble à Mbanga. Nous
avons une dette à son égard. Il a tant distribué
le pardon du Seigneur! Les dernières années, il passait
la majeure partie de ses journées au confessionnal".
Le 5 mai 1970, sur l'insistance de deux médecins, le Père
consent à rentrer en France. Il ne pense qu'à une
chose: se faire opérer des yeux et retourner rapidement à
Mbanga, car il veut mourir en Afrique. Mais il est atteint dun
mal incurable, la leucémie. Le 20 Juillet il quitte Paris
pour Bruges, son pays natal. Bien vite il est contraint de se laisser
hospitaliser à la clinique Saint-Joseph. A la mi-septembre
il sent que le terme approche et demande le sacrement des malades.
''Pendant que le prêtre priait, dira-t-il un peu plus tard,
j'ai souri intérieurement".: Pendant les dernières
semaines de sa vie, sa famille, ses nombreux amis de Bruges et nos
confrères de la communauté de Loppem l'ont beaucoup
entouré. Dans la soirée du 21 octobre le Père
Sourie s'éteignait paisiblement. Le Père Supérieur
de Loppem était à son chevet.
Les funérailles furent célébrées dans
une église paroissiale de Bruges avec la présence
de Mgr P. BOUQUE et de Mgr C. VERFAILLIE. L'inhumation eut lieu
au cimetière de Loppem, dans la concession de nos confrères
de la Province flamande.
AVANT-PROPOS,
EXERGUE - CAUSES
INTRODUITES
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